samedi 16 août 2008

Asunción

Vous nous l’avez demandé, Floflo et Pierrot l’ont fait ! Attention, attention, la présente présentation de la Capitale est loin d'être exhaustive ; voici ici quelques uns de ces traits faute de ne pas l'avoir encore arpentée de tous ses côtés...


Capitale politique, économique et culturelle, Asunción, s’étale sur 117 km² et longe la rive gauche del Río Paraguay, frontière avec l’Argentine. 520 000 Paraguayens vivent dans la capitale et 1,5 millions vivent dans le Gran Asunción* sur les 6,5 millions du Paraguay.
Une ville interminable; quelques grands immeubles poussent au milieu d'un parterre de maisons entourés d'arbres, les rues sont tirées au cordeau. On peut aussi parfois voir des chaussées pavées de pierres, taillées à la main par les "picas pierdras" de l'intérieur du pays.



Dans cette ville : un port, un musée qui rend hommage au ferrocaril*, des brasseries, des marchands de cuir, des usines de chaussures, textile, tabac ou encore des mercados (marchés) dont le plus populaire reste le mercado 4 situé d'ailleurs non loin de l'appart'!


Le secteur tertiaire se développe à vitesse grand V. Concessionaires de 4x4, MacDo, Assurances, Compagnies de téléphonie mobile et entreprises de comm qui ont fait émerger une classe de nouveaux riches. De grands centres commerciaux, des bars "lounge" style européen et beaucoup des panneaux publicitaires. Une ville moderne, quoi! Avec aussi ses bus et 4x4 qui crachent une épaisse fumée noire qu'il ne fait pas bon respirer...

Une architecture des XVIIIème...










... et XIXème siècle comme en atteste el Palacio de Gobierno*

Une petite réhabilitation et de la peinture fraîche Belle capitale dans l’ensemble, même si les nombreuses maisons du 18eme mériteraient bien pour rendre la capitale encore plus haute en couleurs !


Asunción est une ville de contraste où se côtoient la classe très très aisée (quelques 300 familles, env. 1% de la population) qui "détient" le pays, et les plus démunis dont font partie les indiens guaranis. Ces derniers sont majoritaires dans les chacaritas* qui s'étendent jusqu'à la bahia del Rio Paraguay et situées juste derrière le Palacio del Gobierno*... Une frontière de policiers démarque les 2 camps... Comme a dit un copain : "Et bien au moins Lugo connaît l'état de son pays..." Oui, la réalité est là, juste sous ses yeux.
















NB : dès que l'on s'approche des chacaritas, les policiers viennent rapidement nous avertir qu'il ne faut en aucun cas aller plus bas car "es muy peligroso". Les gens des chacaritas ont la mauvaise réputation de bandits en tout genre quelques fois armés. Ils développent chez les Paraguayens une certaine peur, à tel point que quelques uns préfèrent le détour pour éviter de passer dans la rue du Palacio del Gobierno; la plus proche de la "frontière".

A dire vrai, la sécurité semble un enjeu majeur ici. En effet, des gardiens sont postés 24h/24 à tous les coins de rue, assis sur des chaises ou dans des petites cabines, tantôt pour garder des maisons, des établissement ou encore des voitures.
Des gardiens à l'extérieur mais aussi à l'intérieur... Oui, certains immeubles ne dérogent pas à la règle... Chez nous, par exemple, 3 personnes se relaient pour nous ouvrir la porte jour et nuit. Eux seuls détiennent la clé de l'entrée. Et, disons qu'ici on redouble de sécurité, car dans l'ascenseur il faut taper un code pour monter chez soit, chaque étage ayant un code différent...

Pour gagner leur manioc quotidien, grands et petits Paraguayens travaillent 7j/7 s'adonnant à tout type d'activité. Du recyclage manuel des déchets à la mini entreprise de vente en tout genre (fruits/légumes, empanadas/milanesas, chipa, chip* et saldo*, hyerbas medicinales, bonbons, médicaments, loteria*), les idées ne manquent pas. Quand il pleut, ce sont des vendeurs de parapluie qui sortent d'entre les gouttes!
Sur les trottoirs de la calle Palma, rue commerçante du centre ville, où trône le "Pantheón de los Héroes" de la Guerre du Chaco, des indiennes guaranies vendent leur artisanat (sacs, bijoux, flûtes, etc.) assisent en tailleur à côté de vendeurs de lunettes et sacs d'immitation, de DVDs, de celulares* où de toute autre marchandise procurée à la Triple Frontière (Py - Argentine - Brésil)...








Asunción est aussi, à l'image du pays, une ville du "jour le jour", de l'instant, où la demande se fait en fonction de l'offre et où chaque activité dépend du présent. Il faut juste saisir le moment, qui ne se reproduira peut-être pas.

Un des meilleur exemple est sans doute l'art d'attraper le "collectivo". Pas vraiment d'horaires et d'arrêts préétablis. Pour monter dans le bus qui vous emmènera à bon port, mettez-vous sur son trajet et, lorsque qu'il arrive à votre niveau, remuer le bras de haut en bas pour signaler au chauffeur que vous souhaiter ses services. Des fois, on ne doit pas assez agiter le bras parce que le chauffeur ne s'arrête pas...
(edit pilou: toute une technique! qui peut varier d'une ville à l'autre où l'on pourra pratiquer aussi le sifflement...)

Asunción est une capitale étonnante, en mouvement où l'on se sent bien et où nous sommes accueillis les bras ouverts.
Et surtout, comme dans tout le pays, pas beaucoup de touristes, du coup notre présence suscite la curiosité des Paraguayens qui nous demandent souvent :"Pero, porqué viniste en Paraguay ?? Et bien justement pour cela, parce que personne n'y va et que ce pays oublié recèle de surprises et de beauté...


*Gran Asunción : aire métropolitaine
*Ferrocaril : Chemin de fer. Après la guerre du Chaco contre la Bolivie (1932-1935), le Paraguay, ruiné, aurait vendu ses trains et locomotives aux pays voisins...
*Palacio de Gobierno : Un des édifices publics le plus important du Paraguay. L'Elysée du pays, mais qui n'est pas le lieu de résidence du Président (une maison immense a été construite à cet effet sous le règne du dictateur Stroessner).
*Chacaritas : bidonvilles qui se sont développés dans les années 80 et qui longent la bahía
*milanesas : escalope milanaise. NB : une bonne milanesa qui se respecte vient toujours accompagnée d’un petit pain au lait (pansito) ou de mandioca (manioc), histoire d’être bien repu !
*Empanadas : petits chaussons de pâte farcie à la viande, au poisson, au jambon/fromage ou encore maïs/fromage. Différentes variantes suivant les pays d'Amérique latine. Vient aussi accompagnée d'un pansito ou de manioc
*Chip : carte SIM pour ton "celular" (téléphone mobile). Au Paraguay, 4 entreprises se défient le marché de la télépfonie mobile. Carte SIM à env. 10 000 guaranies, soit 1,5 euros.
*Saldo : forfait pour le "celular". Saldo à partir de 5 000 guaranies.
*Loteria : loterie. La plus fameuse reste le bingo : loto national

2 commentaires:

Julien a dit…

C'est drôle Floflo, ta description d'Asuncion me fait énormément penser au Santiago (du Chili) d'il y a dix ans. Ca donne bien envie d'aller vous voir en tous cas !
La bise lyonnaise
Ju

Flo a dit…

Jujuuu! Ben nous aussi on a bien envie de te voir ! Une collègue qu'est partie à Santiago m'a dit que c'était encore + énorme et + pollué, du coup, qu'Asu ... Ça me fait peur rien que d'y penser! Suis définitivement bien là !
La bise aussi !
Flo