dimanche 24 août 2008

Xtrem HipHop Session - Paragay 2008

Expo et performance au Centre Culturel Espagnol Juan de Salazar.

La peinture se mêle au chant, le chant à la danse et la danse à la musique.
Autour de nous des acteurs gravitent.
Guidant nos sens par des gestes bizarres.
Un cour instant que nous offre l'art.

Nous rencontrons deux jeunes, attirés par notre accent.
L'un est grand, cheveux long. L'autre plus petit et plus rond.
Echange courtois de ce qui maintenant nous parais banal:
quelques mots francais ("La toué fayl"), pourquoi somme-nous ici...
Cette dernière question est généralement formulée avec de grand yeux étonné,
comme si les Paraguayens cherchait dans nos paroles les échos d'un patriotisme mis à mal.

Les deux sont animateurs dans une ville voisine. Ils nous annoncent avec enthousiasme le prochain battle de hiphop* à Lambaré.
Moi: Ah c'est cool! dans ma ville il y a une bonne équipe de Breakdance, les Pockémon Crew, ils sont champion du monde même.
Lui: Oui? tu peus venir voir le Battle pour nous donner ton avis?
Moi: heu.. je suis pas pro non plus moi... mais oui oui, ça me dirais bien.
Nous voilà invité d'honneur pour la journée!

Lambaré est une petite ville en bordure d'Asuncion.
Le bitume fait place au rues pavées et en terre battue, peu ou pas d'immeubles.
Nous arrivons en début d'après midi à notre rendez-vous, un terminus de colectivo*

On guette les silhouettes l'heure passe.
Notre "contact" n'est pas là et nous poirotons sous les regards en coin des locaux...
Un homme agite les bras au loin... Ah non, raté... ne nous sommes nous pas planté ???
Enfin après une bonne heure l'animateur arrive... ouf.

Le local est un vieux gymnase a demi couvert par une armature de métal, vestige de la dictature. Sur le mur, peint en lettre rouge: Partido Colorado - section 5, au dessus, le drapeaux rouge a étoile.**
A l'intérieur l'évènement se prépare. Un grand parquet, des estrades, une table ou attendent les coupes, des concurrents de tout ages qui s'échauffent déjà. La sono passe du HipHop Sud-Américains et US (Dr Dre n'a pas de frontière!).
L'évènement semble avoir rameuté tout les jeunes du coin.

Si ils n'y avait eu le cadre, on se serait cru en France, ou au Etats Unis,
ou dans n'importe quel autre endroit où on l'uniformité vestimentaire est en marche.
...mêmes casquettes trop grandes, même tee-shirt au faux diamant incrusté, même pantalons, trop larges ou trop serrés selon les style, même ceintures aux boucles ornée d'un épais "DG" scintillant... c'est fou.

Pour aidé à passé le temps notre "guide" nous emmène a sa maison, nous traversons le village. En chemin il nous explique qu'il vie avec sa mère, sa sœur et son beau-frère.
Son beau-frère ne peut plus bouger que les yeux et les mains, suite à un accident de moto, très courant au Paraguay. Sa mère garde son chevets et nous raconte sa vie les yeux embuée. Je souris du mieux que je peux pour chasser mes souvenirs.
Aux terrasses des maisons, des habitants rassemblés s'agitent.
Devant des télévision, aux couleurs des équipes favorites.

Nous retournons à la fête. Tout le monde est là. Le tournoi peut commencer!
Les règles sont simples: 2 équipes de 3 danseurs s'affrontent. Le gagnant est désigné par le jury à l'applaudimètre.


Le niveaux est très correct et les acrobaties s'enchainent toute la journée.


Le concourt durera jusqu'à la tombée de la nuit. Soudain deux voix s'élève et la foule se rassemble autour des MC* et c'est sur un autre battle que se fini notre soirée.


(bientooÔooot les vidéos!)
*pour mémé :) Battle de Hiphop : Concourt de danse sur des musique de rap.
*Pockémon Crew: Groupe de HipHop Lyonnais. Créé en 1999 le crew a déjà plusieurs titres internationaux dont 2 coupes du monde.
*colectivo: bon, vous savez ce que c'est maintenant non? sinon lisez les posts précédents!
** Après discussion nous avons appris, rassurés , que le groupe utilisait seulement la salle. pas de "Jeunesse Colorado" cette fois. Ouf.
*(pour mémé 2) MC: initiales de "master of ceremony" (maître de cérémonie), désigne le chanteur dans le milieu du Rap.

samedi 23 août 2008

Visite de collègues.

Un petit mot pour annoncer la visite de Gisou et Lolo, qui sont venus nous voir du 20 au 23.
Trois jours de détour par Asunción, au programme: visite culturelle, bonne bouffe, "mercado 4" et concert!

Expo photo a l'alliance française.

Les cuistots en action.

C'pas chère!

Spécialité paraguayenne: la danse avec bouteille sur la tête, pratique pour débarrasser la table.

Merci a eux d'êtres passé! C'est avec grand plaisir que nous les avons accueillis.
Et on espère les revoir bientôt!


Si d'autres en ont envie, la maison est ouverte...

samedi 16 août 2008

Asunción

Vous nous l’avez demandé, Floflo et Pierrot l’ont fait ! Attention, attention, la présente présentation de la Capitale est loin d'être exhaustive ; voici ici quelques uns de ces traits faute de ne pas l'avoir encore arpentée de tous ses côtés...


Capitale politique, économique et culturelle, Asunción, s’étale sur 117 km² et longe la rive gauche del Río Paraguay, frontière avec l’Argentine. 520 000 Paraguayens vivent dans la capitale et 1,5 millions vivent dans le Gran Asunción* sur les 6,5 millions du Paraguay.
Une ville interminable; quelques grands immeubles poussent au milieu d'un parterre de maisons entourés d'arbres, les rues sont tirées au cordeau. On peut aussi parfois voir des chaussées pavées de pierres, taillées à la main par les "picas pierdras" de l'intérieur du pays.



Dans cette ville : un port, un musée qui rend hommage au ferrocaril*, des brasseries, des marchands de cuir, des usines de chaussures, textile, tabac ou encore des mercados (marchés) dont le plus populaire reste le mercado 4 situé d'ailleurs non loin de l'appart'!


Le secteur tertiaire se développe à vitesse grand V. Concessionaires de 4x4, MacDo, Assurances, Compagnies de téléphonie mobile et entreprises de comm qui ont fait émerger une classe de nouveaux riches. De grands centres commerciaux, des bars "lounge" style européen et beaucoup des panneaux publicitaires. Une ville moderne, quoi! Avec aussi ses bus et 4x4 qui crachent une épaisse fumée noire qu'il ne fait pas bon respirer...

Une architecture des XVIIIème...










... et XIXème siècle comme en atteste el Palacio de Gobierno*

Une petite réhabilitation et de la peinture fraîche Belle capitale dans l’ensemble, même si les nombreuses maisons du 18eme mériteraient bien pour rendre la capitale encore plus haute en couleurs !


Asunción est une ville de contraste où se côtoient la classe très très aisée (quelques 300 familles, env. 1% de la population) qui "détient" le pays, et les plus démunis dont font partie les indiens guaranis. Ces derniers sont majoritaires dans les chacaritas* qui s'étendent jusqu'à la bahia del Rio Paraguay et situées juste derrière le Palacio del Gobierno*... Une frontière de policiers démarque les 2 camps... Comme a dit un copain : "Et bien au moins Lugo connaît l'état de son pays..." Oui, la réalité est là, juste sous ses yeux.
















NB : dès que l'on s'approche des chacaritas, les policiers viennent rapidement nous avertir qu'il ne faut en aucun cas aller plus bas car "es muy peligroso". Les gens des chacaritas ont la mauvaise réputation de bandits en tout genre quelques fois armés. Ils développent chez les Paraguayens une certaine peur, à tel point que quelques uns préfèrent le détour pour éviter de passer dans la rue du Palacio del Gobierno; la plus proche de la "frontière".

A dire vrai, la sécurité semble un enjeu majeur ici. En effet, des gardiens sont postés 24h/24 à tous les coins de rue, assis sur des chaises ou dans des petites cabines, tantôt pour garder des maisons, des établissement ou encore des voitures.
Des gardiens à l'extérieur mais aussi à l'intérieur... Oui, certains immeubles ne dérogent pas à la règle... Chez nous, par exemple, 3 personnes se relaient pour nous ouvrir la porte jour et nuit. Eux seuls détiennent la clé de l'entrée. Et, disons qu'ici on redouble de sécurité, car dans l'ascenseur il faut taper un code pour monter chez soit, chaque étage ayant un code différent...

Pour gagner leur manioc quotidien, grands et petits Paraguayens travaillent 7j/7 s'adonnant à tout type d'activité. Du recyclage manuel des déchets à la mini entreprise de vente en tout genre (fruits/légumes, empanadas/milanesas, chipa, chip* et saldo*, hyerbas medicinales, bonbons, médicaments, loteria*), les idées ne manquent pas. Quand il pleut, ce sont des vendeurs de parapluie qui sortent d'entre les gouttes!
Sur les trottoirs de la calle Palma, rue commerçante du centre ville, où trône le "Pantheón de los Héroes" de la Guerre du Chaco, des indiennes guaranies vendent leur artisanat (sacs, bijoux, flûtes, etc.) assisent en tailleur à côté de vendeurs de lunettes et sacs d'immitation, de DVDs, de celulares* où de toute autre marchandise procurée à la Triple Frontière (Py - Argentine - Brésil)...








Asunción est aussi, à l'image du pays, une ville du "jour le jour", de l'instant, où la demande se fait en fonction de l'offre et où chaque activité dépend du présent. Il faut juste saisir le moment, qui ne se reproduira peut-être pas.

Un des meilleur exemple est sans doute l'art d'attraper le "collectivo". Pas vraiment d'horaires et d'arrêts préétablis. Pour monter dans le bus qui vous emmènera à bon port, mettez-vous sur son trajet et, lorsque qu'il arrive à votre niveau, remuer le bras de haut en bas pour signaler au chauffeur que vous souhaiter ses services. Des fois, on ne doit pas assez agiter le bras parce que le chauffeur ne s'arrête pas...
(edit pilou: toute une technique! qui peut varier d'une ville à l'autre où l'on pourra pratiquer aussi le sifflement...)

Asunción est une capitale étonnante, en mouvement où l'on se sent bien et où nous sommes accueillis les bras ouverts.
Et surtout, comme dans tout le pays, pas beaucoup de touristes, du coup notre présence suscite la curiosité des Paraguayens qui nous demandent souvent :"Pero, porqué viniste en Paraguay ?? Et bien justement pour cela, parce que personne n'y va et que ce pays oublié recèle de surprises et de beauté...


*Gran Asunción : aire métropolitaine
*Ferrocaril : Chemin de fer. Après la guerre du Chaco contre la Bolivie (1932-1935), le Paraguay, ruiné, aurait vendu ses trains et locomotives aux pays voisins...
*Palacio de Gobierno : Un des édifices publics le plus important du Paraguay. L'Elysée du pays, mais qui n'est pas le lieu de résidence du Président (une maison immense a été construite à cet effet sous le règne du dictateur Stroessner).
*Chacaritas : bidonvilles qui se sont développés dans les années 80 et qui longent la bahía
*milanesas : escalope milanaise. NB : une bonne milanesa qui se respecte vient toujours accompagnée d’un petit pain au lait (pansito) ou de mandioca (manioc), histoire d’être bien repu !
*Empanadas : petits chaussons de pâte farcie à la viande, au poisson, au jambon/fromage ou encore maïs/fromage. Différentes variantes suivant les pays d'Amérique latine. Vient aussi accompagnée d'un pansito ou de manioc
*Chip : carte SIM pour ton "celular" (téléphone mobile). Au Paraguay, 4 entreprises se défient le marché de la télépfonie mobile. Carte SIM à env. 10 000 guaranies, soit 1,5 euros.
*Saldo : forfait pour le "celular". Saldo à partir de 5 000 guaranies.
*Loteria : loterie. La plus fameuse reste le bingo : loto national

vendredi 15 août 2008

LUGO Presidente!

Ça y est, le jour est venu... LUGO est président, et accède enfin au pouvoir... La foule est en liesse dans la rue, il a y comme un air de révolution.
Je rejoint Flo qui boit un coup avec Bakartxo et Manu, deux de nos colocs.
Nous mangeons un bout à la terrasse du Bolsi*. Je me jette sur un Gigantesque hamburger.

Parfois on peut voir de longue processions de voiture diplomatiques bordée de motos de police.
Les militaires dont les fusils dépassent des fenêtres des véhicules nous laissent imaginé l'importance du "gratin" présent a l'intérieur. En effet la liste d'invités est prestigieuse: les Présidents Luiz Inacio Da Silva, du Brésil ; Cristina Kirchner, de l'Argentine ; Tabaré Vazquez, de l'Uruguay ;Michelle Bachelet, du Chili, Hugo Chavez, du Venezuela ; Evo Morales, de la Bolivie ; Daniel Ortega, du Nicaragua ; Martin Torrijos, de Panama et Jose Zelaya, du Honduras ont pris part à la cérémonie d'investiture.

Nous en profitons pour assister a la fête tenue devant le palais présidentiel. L'entrée est libre mais on passe quand même par un portail pour la détection de métaux. Devant, les vendeurs de beignets/chipa/boisson/milanesa/brochettes sont présents, comme toujours. Alignez au bord de la route ils alpaguent le client. La plupart viennent des bidons-villes situés tout autour du palais. Certains ont même profité de l'occasion pour louer leurs toilettes!
Une grande scène a été montée ou les artistes de toute l'Amérique Latine se succèdent. Ils y ont mis les moyens.


La musique est sympa (edit Flo: une sélection musicale parfaite!), l'ambiance est bonne et les gens à fond. Cela dit les paraguayens à la fête sont plutôt cool, disons que c'est pas des agités.
Chavez est resté pour la soirée et à amené de nombreux artistes avec lui. Chacun font la promo du Vénézuela et de leur "Presidente Gerneral Hugo Chavez" si bien que le concert semble plus dédié au Vénézuela qu'au président Lugo. Dans le grand échiquier politique, chacun avance ses pions...


Nous faisons un petit détour pour une autre fête, au théâtre municipal. Au programme: danses folkloriques. L'ambiance change du tout au tout, c'est plus guindé et autant le dire, nettement moins la fête. Les danses sont de l'époque colonial avec un air de fanfare militaire...

... En fait la soirée serai plus celle du "Partido Colorado", le parti adverse. On comprend mieux l'ambiance... Allez zou ! Cassons nous voir les bon artistes populaires Vénézuélo-Paraguéyens!


*Bolsi: Restaurant célèbre à Asuncion. On y mange très bien pour pas trop chère, le meilleur de la cuisine local! On y croise les cadre dynamiques a leurs poses comme les mémé qui boivent leur bière, parfois même les musiciens de l'orchestres d'Asuncion encore en tenue.

Petit traité sur la politique au Paraguay:
Pas de prétention pour une petite explication de la situation politique paraguayenne. Celle-çi, nous en sommes sûres, vous permettra de mieux comprendre l'importance d'un événement tel que celui qui vient d'arriver au Paraguay.

Tout d'abord un peu d'histoire. Les Européens arrivent dans la région au 16ème siècle. De part sa position géographique la zone à donc longtemps été préservée et a assez peu subit les guerres de colonisation et de contrôle des territoires.
Vient ensuite l'indépendance avec Gaspard Rodriguez de Francia. Premier dictateur du pays, premières politiques isolationnistes vers 1840.
Les successeurs sont tous aussi despotique mais semble assez éclairé pour donner une réel force au pays: alphabétisation, puissance économique et politique. Le Paraguay fait alors le double de sa taille actuelle et est l'une des plus grande puissance de l'Amérique du Sud.

Puis vient Francisco Solano Lopez, avec un petit coté napoléonien qui déclencha la "Guerre de la triple alliance" du nom de ses trois ennemis coalisés, l'Argentine, le Brésil et l'Uruguay en 1870.
C'est un échec total pour le Paraguay qui se retrouve amputé de plus de la moitié de sa population. L'Homme est devenu si rare dans le pays que la polygamie est acceptée.

Le pays se remet difficilement. Puis une nouvelle guerre en 1932, la "Guerre du Chaco". La Bolivie attaque le Paraguay qui cette fois ci est victorieux, mais de nouveaux affaibli (plus de 150000morts de chaque cotés). On raconte que la raison de cette guerre aurait été des soupçon concernant la présence de pétrole dans la zone du Chaco paraguayen véhiculé par les Etats-Unis. Apres la guerre du pétrole a été trouvé... mais du coté bolivien...
S'en suit une grande période d'instabilité politique et de guerre civile d'où sort un nouveaux dictateur: Alfredo Stroessner en 1954.
Stroessner a commandité au moins un millier d'assassinats et de disparitions et deux millions de Paraguayens (environ le tiers de la population) choisissent l'exil pour des raisons politiques ou économiques sous son régime.
Il participe activement a l' "Opération Condor" qui vise à éliminer des opposants aux régimes dictatoriaux en Amérique du Sud soutenu par les USA.
Fan de l'Allemagne Nazi, il recueille de nombreux criminels de guerre du 3eme Reich déchu.
En gros celui-ci suit la mouvance bien Fasciste a la mode a l'époque et la Paraguay vie une des dictatures les plus sévère d'Amérique Latine jusqu'en 1989 où il est déchu*.
Son parti: le "Parti COLORADO" gardera cependant les rênes du pouvoir grâce au clientélisme et a la corruption présentes à tout les étages de l'administration.

L'élection de Fernando LUGO et son parti l' "Alliance Patriotique pour le Changement" (APC) met donc fin à plus de 60 ans de dictature politique du parti Colorado.
LUGO est un ancien évêque de tendance de gauche.
Pour gagner il a du s'allier au libéraux et créer une alliance assez puissante pour contrer la machine électoral bien rodée du parti Colorado (comme les fonctionnaires sont encore majoritairement des anciens de la dictature: bourrage d'urnes, contrôles des inscription etc,etc....).
Cependant il doit faire encore face a la puissance administrative et politique du parti de l'ex-dictateur* et aux luttes intestines résultantes de l'alliance socialistes/libéraux ce qui ne le place pas dans une position facile pour la suite.

LUGO il a quand même une bonne tête...

Les défis ne manquent pas: écart riche/pauvres, problèmes des paysans sans terre, corruption, éducation, pression des "super-puissances" économique des pays voisin (Argentine et Brésil)...
On souhaite quand même un bon mandat (5 ans) au premier président de gauche du Paraguay.
Et comme ils disent dans le clip de campagne:
"LUGO TIENE CORAZON, ploumploumploum..."


*Le dictateur mourra bien tranquille, réfugié politique au Brésil en 2006. Espérons que sa pneumonie lui fut quand même bien longe et douloureuse.
*Un très bon exemple: L'ancien président Óscar NICANOR Duarte Frutos, omniprésent dans l'ombre de la candidate Colorado Berta BLANCA. Bien que soupçonné de nombreuses malversations, il a été élu sénateur, sans le quorum (nbr de voix requises) légal et avec la bénédiction du président du Sénat, Lino OVIEDO. Trois semaines après la prise de fonction de Lugo, les deux "parrains" ont même été accusés de fomenter un coup d'Etat avec l'appui des "Fuerzas Armadas"...

jeudi 14 août 2008

Piti relachement...

Voilà y'a eu une petite baisse de la fréquence des Post ces dernière semaines.
Mais que voulez vous des fois l'aventure (et les prblm de bide) est plus forte que la plume...
En tout cas on vous prépare de gros dossiers avec l'investiture de Lugo tout nouveaux président, un grand changement dans la politique paragayenne, Asunción (là ou on vie) et La semaine a la campagne! Que du tout bon.

A toute!

Tu viens boire un coup ?

Petite histoire transversale...

Le Paraguay est un pays fort beau à la culture riche et aux arbres verts.
Mais c'est aussi un lieu de rencontre pour de nombreux jeunes d'Amérique du Sud qui décident de vivre comme nos bons vieux artisans/roots/kepons.
Nombreuses sont les rencontres avec ces artistes de rue venus chercher la vie de bohème...

Dans la rue, discussion avec un petit groupe de 6 jeun's, Paraguayens, Argentins et Boliviens, 4 garcons et 2 filles, sac à dos et "dock" au pied.
2 sont clowns et amusent les conducteur au feu rouge pour quelques Guaranis*.
3 autres vendent des boucles d'oreilles et autres productions artisanaux.
Nous parlons de tout et de rien, je me démène avec mon niveaux d'espagnol particulièrement faible.
Le petit groupe est sur le départ.
Un Clown: " blablabla... vient boire un coup... blabla... manger... blabla... avec nous"
Petite hésitation... j'ai le temps et envie de partager, alors pourquoi pas.
Moi:"Heuu... si, si, muy bien!"
C'est ainsi que je les suis, pour ce qui me semble être un apéro et qui s'avérera une aventure de 2 jours...

Nous prenons un Micro, traversons deux trois quartiers, je prends des repères pour retrouver le chemin de la maison. Premier arrêt, le groupe descend puis alpague un Colectivo**, premier doute.
Moi:"Où est la maison? C'est loin?"
Elle:"blabla...2h"
Moi :"A oui quand même..."
Bon, je préviendrai Flo que je serais à la bourre pour le dîner, c'est parti.
Le bus roule, les vendeurs de chipas/fruits/chewing-gums/tickets de loto se succèdent.
Les jeunes sortent des bouteilles...

3h plus tard le bus est en pleine campagne. La voie rapide c'est changée en piste ravinée ou le bus avance difficilement en faisans des bonds. Je me demande sérieusement ou je suis entre deux soubresauts, découvrant par la même ce que pourrait ressentir une chaussette dans une machine à laver.
Le groupe descend en plein milieu de nul part, le soleil approche déjà l'horizon... qu'es que je fous là?

J'apprends qu'en fait de pot a la maison, nous allons camper.
Camper... heu... çà inclut donc dormir là?
Je prends la nouvelle avec philosophie et une bonne rasé de Caña. Je suis en short/tatanes mais à cœur vaillant rien n'est impossible.

Pas de maison donc mais un carré d'herbe prés de la piste, une petite rivière en contrebas. Nous allons cherchez le bois pour faire un feu. Les paysans passent en nous souhaitant le bonjour, nettement plus accueillant que leurs homologues français!

La soirée est chaleureuse et nous partageons nos expériences autour du feu. La caña coule a flot (je passe pour un touriste en demandant de l'eau), quelques "cigarettes" tournent. La nuit tombe.
Nous partageons les duvets pour la nuits coller les uns aux autres pour conjurer le froid.

Je dormirais peu cette nuit là, les yeux et les oreilles grands ouverts, tenu en éveil par les sons, les senteurs et les étoiles d'une nuit tropicale.

Le lendemain le réveil est difficile. Petite toilette dans la rivière. Nous nettoyons le campement*** dans l'attente du premier Colectivo.
Celui ci nous amène au village le plus proche.
Le clown jongle devant des ouvriers pour un sac de pain et une cruche d'eau qui fera notre petit déjeuner. Une bonne douche me ferais le plus grand bien.
La troupe reprend la route et nous sortons de la ville...
Moi: "... ben y'a pas de colectivo par là..."
Lui: "... no... aqui ongus... "Mushroms"..."
Et ben je suis pas encore rentré moi. C'est ainsi que je me suis retrouvé à faire la cueillette. Le champ est marécageux et nous y pataugeons joyeusement...

Je rentrerais bien plus tard a Asunción, un peu crasseux mais heureux, pour retrouver Florence et assister à la prise de pouvoir du président Lugo.
Mais ceci est une autre histoire...

*Guaranis: Monnaie local, 1€=6000G. Ici on est vite multimillionnaire!
**Au Paraguay les arrêts de Bus sont rare et la technique consiste a attendre sur le trajets en faisant de grand signe au chauffeur dans l'espoir qu'il daigne s'arrêter. (petit rappel: Micro=bus de ville, Collectivo=grande ligne)
***Fait assez marquant car la grande majorité des Paraguayens croisés auparavant faisaient fi d'une quelconque sensibilité écolo.

Edit Pilou: j'ai appris plus tard que la ville s'appelle Atyrà, capitale écologique du Paraguay.

dimanche 10 août 2008

St Lorenzo!

Ce Weekend nouvelle visite del pais: la cuidad de San Lorenzo (St Laurent), située a 23 kms d'Asuncion.
Au programme "Aniversario de Fundaciòn y Fiesta del Patrono 'San Lorenzo'".

Nous prenons un colectivo*. Comme a son habitude Florence tente le dialogue avec un autochtone, ici un bébé d'à peine quelques mois. Devant le peu de vocabulaire du bambin (alternativement: gros yeux curieux/sourire/caché derrière maman) Flo fini par discutée avec sa mère. Celle-ci nous indique un arrêt qui semble intéressant. Le bus nous éjecte prés d'un parc. Nous y suivons la foule vers l'installation qui trône au centre.
Le prix est de 10000 guaranies par personne (1,60€), nous entrons.

Nous découvrons alors ce qui a tout l'air d'une arène. Les gradins sont on ne peut plus vétustes, une fine armature de fer sur laquelle sont posées des planches de bois qui font office de sièges. Le tout est disposé en cercle, atteint bien 5 mètres de haut et tient par la grâce du Saint Esprit.
Dans un coin une scène à la sono imposante, dans un autre, une loge décorée au couleur du Paraguay. Au centre, de solides barrières marquent les limites d'une arène en terre battue.

Nous louvoyons en équilibre sur les planches, entre les spectateur et les vendeurs de Pop-corn salé, jusqu'à trouver une place. De là nous parvient l'odeur des bêtes.
En effet, sous les loges sont parqués d'imposants buffles qui soufflent et grattent la terre de leurs sabots.
Il ne fait plus de doute sur ce à quoi nous assisterons.

La foule ne cesse d'arriver, la sono crache des musique locales et les vendeurs de Chipas font leurs apparition. Un animateur monte sur la scène, bottes en cuir, ñandutì* aux couleurs vives, chapeaux de cowboys sur la tête. Il harangue la foule avec ferveur, bientôt rejoint par sa collègue (même look), suivie par tout un groupe de musique locale.
Puis arrive les toréros. Ils sont trois, fières, le buste droit dans leur habit doré.
Le plus âgé tient une épée et nous commençons à craindre pour la vie des bovins.
L'ambiance monte, un "torro" de 450kg est laché. Le petit groupe joue une polka-paraguaya* endiablés, le public lance des "ola".
La suite est un long jeux d'adresse des toréros.
Appel de la bête avec la "muléta"(drap rose et jaune), esquive. La bête souffle la poussière, hésite et charge. Nous sommes subjugués par l'adresse des trois hommes qui semblent jongler avec les torros, attirant leur attention a leur aise, attisant leur colère.
Le rythme s'accélère, les toreros sautent par dessus le buffle pour atterrir sur sa tête. les acrobaties s'enchainent, toutes incroyables.
La bête fatigue, les toréros l'attrapent et la mettent a terre a la main(!!!).


Les bêtes se suivent et le spectacle continue, interrompu périodiquement par un spectateur bourré qui tente d'escalader les barrières de l'arène, pour le plaisir du public et au grand dam des organisateurs.

Par chance l'épée n'aura servi qu'à exciter les buffles et il n'aura pas de mise a mort aujourd'hui.

Nous quittons l'arène au couché du soleil. Nous profiterons alors de la fête foraine quelques instants avant de rentrer a nos pénates.
C'est quand même pas mal le Paraguay!!!


*colectivo: Bus pour les courtes distances. Roule vite et freine brusquement, ce qui est la règles pour tout bus qui se respecte dans le pays.
*ñandutì: Chemise traditionnelle paraguayenne.
*polka-paraguaya: très différente de l'européenne, musique typique paraguayenne (mélodie binaire, accompagnement ternaire)

mercredi 6 août 2008

Capiibary - Distrito de San Pedro

Avec Bakartxo, ma collègue de travail, nous avions pour mission de représenter le centre culturel sur l'un des projets qu'il cofinance "al interior" del pais. Direction Capiibary à 4h d'autobus d’Asuncion.


Le bus nous dépose sur LA route principale et un ado vient nous chercher en moto. Il nous faut rejoindre le "campement" de l'OLT* à 3 km de la nationale en empruntant une piste de terre rouge. Nous partons à 3 sur notre destrier sur la piste cabossée… on rigole bien !
La terre rouge du Paraguay est assez étrange : sablonneuse quand elle est sèche et argileuse quand elle est mouillée. Les intempéries modifiant du coup bcp les pistes…

Nous arrivons au milieu de vaches, cochons, volailles...
Ici, depuis 10 jours, 4 volontaires (2 Paraguayens, 1 Française et 1 Italienne) donnaient des cours d'accompagnement a la réalisation audiovisuelle à 12 jeunes de 17 ans des pueblos de Capiibary.
Nous y étions pour leur dernier soir : mot de clôture des participants, remise de diplômes délivrés par le Centre Culturel Juan de Salazar (même si, gestion directe de l'ONT ce que nous avons appris sur place...) puis fête avec les familles et les copains des jeunes.
40 pers. environ qui parlent essentiellement guarani.


L'occasion aussi de visionner les documentaires réalisés par les jeunes et d'apprendre pas mal de choses sur la lutte de paysans sans terres, la culture du soja transgénique et les politiques agricoles gouvernementales…
Grosso modo, le pays appartient à 300 familles (1% de la population…) et, dans le coin, des terres commencent à être vendues aux premier producteur de biocarburants ; le Brazil. A Capiibary, les Brésiliens plantent du soja transgénique sur 8000 hectares et on note les effets sur la population et dans les rivières... Pour être tranquille, une entreprise a même racheté la piste qui longe ses champs et ceux des paysans…

Pour oublier :
- on a dansé sur de la Polka, Chacarera, Bachata. Ici, les danseurs se mettent en ligne, el Señor en face de la Señora.
- et mangé un asado* de feu de dieu et de la sopa paraguaya* fait main (comprenez même battu à la main… pour 40 pers) cuit au feu de bois dans un four de briques en forme d’igloo, c pas bô ça ?!


Le lendemain, nous redescendons la piste en 4x4, chargé des chaises et d’une partie de la sono de la veille !
Sur la place de Capiibary une manifestation des paysans sans terre de l’OLT (certains luttent depuis 4 ans…) s’organise et le Président Lugo est attendu dans l’après-midi. Nous entendons les discours des organisateurs et paysans de loin en attendant le bus (ou "micro") pour rentrer à la capitale, encore abasourdies de ce que nous avons pu voir, entendre et comprendre.



* OLT : Organizacion de Lucha por la Tierra - pays du MERCOSUR
*Asado : façon de cuire des pièces de viande sur une grille façon BBQ
*Sopa paraguaya : non pas de la soupe, mais sorte de cake à la farine de maïs avec du fromage et de la graisse animale