mardi 11 novembre 2008

Au Pays des Incas - III: De Pierres et d'Eau

Dans les épisodes précédent: Nos jeunes héros ont visités la vallée sacrée et s'apprêtent a pénétrer dans les terres sacrée de Macchu Picchu.

Entre terre et ciel:
par pilou

Un train traverse les Andes, il fait nuit. Autour la végétation devient dense et l'air humide. Crissement strident des roues sur les rails de métal. Un Panneau: Aguas Caliente - Macchu Picchu Pueblo

La gardienne d'un hôtel nous accueil,
sur son panneau, en lettres bleues "Jolier Rier",
je suppose que c'est moi...


Macchu Picchu, n'est pas la cité la plus belle des Incas, c'est seulement la mieux conservée... en effet le site est incroyable, préservé pendant des années des envahisseurs Espagnols.
Caché au creux de deux montagnes, derrière un épais tapis de Jungle,
le site se révèle dans les brumes du matin.

Vue du mirador. Au fond, dans la brume Waina Picchu.

Les murs inca...Les petites cavité servaient a mettre des statue rituels et autres ornements.

Le temple du soleil (sans soleil) qui contient l'Intihuatana. En opposition avec le temple de la lune, en haut de Huayna Picchu.

Les lamas semblent les nouveaux résident permanent des lieux... Lama!

Le secteur agricole vue du secteur résidentiel, Machu Picchu a été pensée dans les moindres détails par ses architectes.

Un mixte entre la souris, le lapin et l'écureuil. Mignon comme tout.

Je ne sais plus se que c'est... mais ça en jette...

L'intihuatana, "la ou s'amarre le soleil", la pierre sert de calendrier solaire comme de point d'observation astronomique. LA pierre inca présente dans tout les centre névralgiques de la civilisation.
Allé, on prend la pose pour la photo! wistitiii!

Huayna Picchu, la montagne jeune, fait face a Machu Picchu, la montagne vielle, que nous gravissons avec peine*. La coca et de maigres hamburgers comme principaux moteurs.
Le chemin monte a flanc de falaise, 800 mètres nous séparent de la rivières en contrebas et les marches taillées a même la roche nous paraissent bien fines...


Arrivé en haut je suis tétanisé, le vertige et la falaise abrupte ont pris le dessus.
Flo seule profitera d'une vue imprenable sur la cité et de tout ses environs.

Oui, c'est haut...très haut

A 500m en contrebas, les grottes sacrées du temple de la Lune, au milieu de la jungle. Nous somme exténués et dévorés par les moustiques. Nous nous accordons quelques instants de repos en ces lieux désertés par tout autre visiteur.


Notre visite durera près de 8h...

En rentrant pour Cuzco nous passons par un petit village perdu de la vallée sacré.
Loin des "spots" touristique nous tombons sur une fête de village en l'honneur de la sainte du cru...
Instant d'authenticité... nous observons silencieux...


Arequipa : la ville derrière les volcans par Flo

Départ pour Aréquipa un peu chaotique... (nous ne somme pas aussi rapide que les locaux a la "course au bus").
Nous espérons biens revoir la nenette, avec qui nous avons d'ailleurs rendez-vous, pour lui expliquer notre vision du "guide perso avec repas".
Au final, a l'heure prévue, personne. Juste un mot d'excuses de la dame qui "s'occupait" de nous avec du liquide pour le taxi et aussi 10 soles de "remboursement" pour le repas que nous avions payé 50...

Le pigeon, au Pérou, on le plume à rebrousse poil...

Mais nous n'avons plus que peut de temps pour prendre notre prochain Bus (et nous nous sommes trompé de gare routière). Nous voilà parti pour Arequipa, contents de ne plus avoir à faire aux services de cette "mujer*".

Lors de la montée dans le bus, les sacs sont d'abord fouillés et nous sommes ensuite filmés... puis filmés de nouveaux a notre place, pour savoir qui était où au cas où il se passe quelque chose...
Hallucinant, sécurité quand tu nous tiens...
Le bus est "total confort", 2 étages, 16 roues avec freins hydrauliques, GPS, des sièges larges qui font lits, la télé, ne manque que la piscine!
Mais impossible de fermer l'œil du voyage. La ventilation qui fait le bruit d'une soufflerie et le chemin de terre fait l'effet d'un shaker.

Et après 8 heures de trajet, nous voilà arrivés à bon port. Aréquipa, au Sud Est du Pérou et à 2300 m d'altitude.
Nous sautons dans un taxi direction "El Koala hotel", recommandée par le couple canadien rencontré précédemment (Pilou: "hostie c'est un bon hôtel qui a là! tabernac' ") .

Le conducteur de taxi nous raconte un peu l'actualité de la ville. Aujourd'hui c'est grève de la fonction publique car le coût de la vie à augmenté et pas les salaires (tient, ça me rappelle quelque chose...).

Au delà de la grève, une ville qui est sous tension à cause des "picaderos" qui brisent les vitres des voitures pour voler sacs ou autres. Je pensais qu'ils s'attaquaient surtout aux taxis transportant des touristes connus pour avoir du liquide et autres appareils électroniques, mais non!
"Eux, ils les respectent, ils s'attaquent essentiellement aux Péruviens..."
Je comprends pas tout au monde qui nous entoure des fois...

Arrivée au Koala.
Derrière une porte de bois immense, une cour intérieure et une maison... De la balle!
Un couple nous accueille. L'innocence et le charme de leur petite Gisela (2 ans) me fait dire que ce monde n'est pas si mauvais.
Nous nous reposons dans notre "habitación matrimonial" digne de ce nom!

Mais les quelques heures de repos n'ont pas requinquées Pierre qui ne se sent pas vraiment bien depuis notre arrivée à Arequipa... Le bide qui n'a pas résisté à je ne sais quoi et du coup 2 jours au lit à manger du riz... (P: j'ai des soupcon sur une petite roulotte aux plats "pas chers"...)

Je m'aventure donc seule dans la "Ciudad blanca" connue pour ses nombreuses construction en pierre volcanique de couleur blanche et son architecture baroque italien et espanol. Une place principale avec ses palmiers, sa basilique-cathédrale construite en 1844 sur les ruines de la cathédrale colonial détruite par un incendie. Un fleuve et des miradors d'oú l'on peut admirer comme il se doit les volcans enneigés Chachani (6057m), Misti (5822 m) et Picchu Picchu (5669 m).

Aussi, cette ville renferme un trésor inestimable : la momie Juanita ou Princesse des glaces...

Momie que j'ai pu voir dans un musée de l'Université Catholique. Dommage que la visite fut aussi expéditive; il y avait tant de choses à voir et apprendre... C'était la fin de la journée et "ma" guide (en effet, je fus la seule à demander une visite en español sur une dizaine de visiteurs que nous étions à cette heure là) avait l'air pressée de rentrer chez elle...

Découverte en 1995 au sommet du volcan enneigé Ampato à 6330 m, Juanita* était une jeune fille de 12 ans sacrifiée par les Incas vers 1440-1450 pour apaiser la colère des divinités; colère exprimée par des catastrophes naturelles. Elle fut tuée par un fort coup sur la crâne. Ils étaient pas si "peace" que ça les Incas ! La momie, très bien conservée, fut retrouvée après avoir passé 530 ans dans la glace. Recouverte de la fines étoffes incaïques de couleur rouge et blanc de la noblesse. A ses côtés un sac rempli de feuilles de coca et plusieurs offrandes : vases à chicha (bière de maïs), lamas en or et argent, figurines recouvertes de tissus...

Après la visite, nous étions gentiment priés de donner un "pourboire" aux guides... Leur prestation n'étant pas comprise dans le prix de l'entrée... Est-ce un pourboire ou tout simplement leur salaire que leur donne les visiteurs??

Après ces 2 jours Pierrot est requinqué et nous pouvons donc reprendre la route vers le sud pour rejoindre le mythique lac Titicaca et passer la frontière bolivienne...


Toujours plus au Sud...


Nous partons relativement tôt dans l'espoir de ne pas rater le dernier bus qui nous mènera de Puno (côté est du lac - Pérou) à Copacabana (au sud côté bolivien). Nous en avons pour une petite journée de voyage.

Au terminal, les crieurs alpaguent les voyageurs, en proposant leurs destinations.
Nous prenons un billet pour un départ "imminent"...

En fait le car partira une heure après sous les tapements de pieds des passagers fatigués d'attendre... Purée, on se serait pas encore fait prendre pour des pigeons là?? Je m'énerve et peste tout ce que je peux. Fait chier, en plus on va rater le bus pour Copacabana.
(Pilou: Allé Flo c'est fini tout ça! on respire!)

Je n'ai qu'une envie : quitter le Pérou. Y'en a raz le bol d'être pris pour des pigeons, peut-être qu'en Bolivie ce sera différent... ¡Ojala! (espérons!). Y'a peut-être aussi l'habitude française des choses réglées à la minute qui joue...

Pierre tente de me calmer. C'est pas gagné! Je finis par vraiment regarder le paysage ce qui m'apaise un peu. Il est de toute beauté : végétation couleur fauve, des montagnes pelées marrons, des lamas et leurs cousins qui gambadent, pas beaucoup d'âmes qui vivent et puis le lac. Des flamants roses! Des couleurs, des odeurs, des atmosphères... Le Pérou est un pays magnifique, c'est vrai.
Pilou: Nous sommes si prés du ciel que on pourrait presque touché les nuages. Un voyage magique au milieu de l'infini! Nous traversons les plateaux andins désertiques...

photo voyage

Au milieu de nul part apparaît un homme.
Il monte dans le bus et se lance dans un grand one-man-show commercial!
Le produit : des vitamines, protéines, calcium sous forme de soupe hyophilisée qu'il nous présente comme la panacée (Pilou: après une looongue présentation sur les risques des parasites intestinaux et de l'arthrose...merci monsieur).
Le représentant en soupe à la voie nasillarde a un discours rôdé et tient le rythme pendant plus de vingt minutes, photos choc à l'appui du genre : attention, si vous ne prenez pas quotidiennement des vitamines, protéines, calcium vous risquez une bonne arthrose...
Tout le bus est à l'écoute et ses efforts sont récompensés par quelques ventes, faut dire aussi qu'il faisait de bonnes promos!

Yunguyo
par pilou

Nous arrivons à Puno. Port péruviens du Lac Titi Caca.
Il est déjà trop tard pour traversé la frontière, nous décidons de descendre jusqu'à Yunguyo dernière ville avant la frontière bolivienne.
Dans le bus, nous discutons avec un péruvien assit à côté de nous :
Lui:"Ah, vous y allez pour la fête de San Francisco?".
Nous "Ah bon?"
Voilà une bonne nouvelle, ça valait le coup de rater le dernier bus!
Nous arrivons en pleine cacophonie. Sur les places principales, des bandes de cuivre représentant les villages avoisinants sont postés dans tout les coins et déambulent en suivant les danseurs.
Toute la ville danse et chante!
Les caisses de "cerveza" s'empilent.
De toute part on nous invite a boire un coup.

Nous sommes encore fatigué du voyage et le ventre vide.
Mais tant d'effusion de joie et de sympathie nous tire le peut d'énergie qu'il nous reste pour danser et participer a la fête...
... et auront finalement raison de la mauvaise humeur de Flo.





Nous resterons 2 jours dans cette ville en fête, à flâner le long du lac,
Découvrant mieux que jamais le peuple d'ici, l'esprit embrumé par la boissons,
Qui parfois réchauffe les cœur et rapproche les hommes...

Nous partirons ensuite pour Copacabana. Première ville bolivienne du Lac Titicaca, au delà de la frontière...

Quelle surprise pour nos héros! Le charme du lac le plus haut du monde les enchanterons-t-ils (et réconcilierons définitivement Flo avec la région)? Quels secrets cachent en son sein la Bolivie? Vous le découvrirez dans: (roulement de tambour)
Au Pays des Incas - Episode IV: Bolivianos

*Wayna Picchu: C'est sur ce site qu'a été tournée un scene du film "Aguirre: La colère de dieu" de Werner Herzog avec Klaus Kinski, je le conseille vivement! ( c'est la scene ou les lamas se cassent la gueule).

*Mujer: Femme

*Juanita : tirée du nom de son découvreur Johan Reinhard par une mission financée par le Nacional Geographic. Nacional Geographic qui finança aussi la mission de découverte au Macchu Picchu...

lundi 10 novembre 2008

Au Pays des Incas - II: Le Coeur des Andes

Cusco, capitale des Incas

L'aeroplane traverse les Andes, la vue est magnifique. Les plateaux succèdent aux monts enneigés.
La vitre doit encore portée la marque de bouche entrouverte de mon visage hébété.

Arrivée à Cusco*
Douce musique d'un groupe folklorique.
En vrai-faux habits traditionnels ils accueillent les touristes, posté près du tapis roulant des bagages... première rencontre avec la face obscur du tourisme péruvien.

Une femme vient nous chercher (voir l'épisode I) et nous mène dans un hôtel des quartiers populaires.
Un maté* de coca et une bonne sieste ne sont pas de trop pour éviter le mal d'altitude causé par les quelques 3000 m de différence entre Lima et Cuzco.

Située sur un plateau Andin a 3400m d'altitude, entourée de montagnes, la ville est le berceau de la civilisation Inca qui domina la région de 1450 à l'arrivée des Espagnols vers 1520.
Les murs en gardent encore la trace indélébile et les architectures coloniales se mêlent à celles des antiques Incas. D'énormes pierres parfaitement ajustées et polisées, assemblées sans ciment... une virtuosité de la civilisation perdue.


Au cœur de la citée se trouve la Plaza de Armas, sans doute la plus belle de toute.
Elle est entourée d'églises coloniales aux pierres rouges et imposantes. Les travailleurs locaux leurs ont données des décorations au allures de plantes exotiques, unique en leur genre.
Les nefs sont ornée de Jésus, Marie et Saints en or massif, provenant de la fonte des trésors Incas.

La place est aussi la plus fréquentée par les visiteurs.
Le ballet des casquettes colorées et des lunettes de soleil se fait sous les interpellations incessantes des rabatteurs, pour manger dans tel resto ou acheter tel l'artisanat.
Tout autour ronronnent les cars climatisés.

Nous n'échappons pas a la règle,
Une jeune femme vient nous proposer ses produits.
Ici de splendides calabasses gravées.
Flo: "C'est toi qui les travaille les calabasses ?"
Elle: "Ah, non! C'est mon père qui a appris ça de son père. Nous, les femmes, nous sommes dédiées à la vente... et à élever les enfants."
Il est vrai que rare sont les hommes travaillant ainsi. Dans les magasins, il en est autrement...

Le travail demande du temps, de la finesse et et de la précision.
Nous admirons sa marchandise...
Un groupe de policier approche, et commence a roder autour de nous.
La fille devient nerveuse. Regard en coin, ordre du Policier, nous nous éloignons tous les 3.

Elle explique :
"Depuis quelques temps nous n'avons pas vraiment le droit de vendre notre artisanat aux touristes car certains se font arnaquer...
Aussi, des enfants qui ont eu peur de rentrer chez eux bredouilles, ce qui signifie pour certains une sévère punition par des parents abusant du pisco, mettaient carément la main dans le sac.
Depuis, la police du tourisme rôde constamment et nous impose des prix de vente très bas. Ca devient compliqué pour nous de vendre notre artisanat dans la rue. En plus il faut vendre beaucoup pour que ça rapporte vu le prix des articles..."

(Les prix sont dérisoires et certains n'hésitent pas à faire de bonnes réducs. Il ne serait pas étonnant que quelques uns vendent à perte...).

"L'argent du tourisme ne profite pas aux petits vendeurs et le gouvernement ne le réinjecte pas au profit de la population : il faudrait rénover et construire d'autres écoles, agir pour la pauvreté, la santé tout ça..."
En effet, seul les tour operateurs, les restos et les shopping du centre (il y a un McDo a Cuzco...) semble jouir pleinement des ressources touristiques. Autour, il n'en est rien.

Ouf, on se dit qu'au moins non sortirons de ce système. Pour la Vallée Sacrée, la femme qui nous a accueillie nous a trouvé un bon plan: visite avec un guide du coin et sa voiture pour pas trop chère, avec en plus le repas du midi compris!...
Non pas LE car rempli de touristes d'une grande compagnie pour anglophone.
Avec de la chance il pourra nous montrer les coins sympa, sans la foule, sans être pressé...


La Vallée Sacrée

Et bien c'est raté!
Le lendemain matin c'est bien un bus qui nous attend avec une trentaine de personne dedans... Flo enrage et le fait savoir à la nana.
"Ah, mais si vous voulez quelque chose de privé, c'est possible mais ça coûte plus cher!".
On s'est fait entuber et en plus nous voilà partis comme des Gringos...
Flo est à la limite d'étrangler la bonne femme, moi je suis limite de me faire voler ma bourse, tout va bien, le car s'en va...

La suite du voyage navigue entre l'emerveillement et le dégout.
Emerveillement des sens face aux beautées d'une vallée mythique, berceau de l'expansion Inca.
Dégout devant les malversation d'une industrie touristique, ou le touriste devient une ressource a exploiter et les indigènes une attraction.

Un des meilleurs exemples reste la première halte du bus, une place aménagée pour la vente d'artisanat.
Les cars de touristes s'y arrêtent a tour de rôle. A côté une vieille en habit traditionnel travail sur un antique métiers a tisser.
Flo s'approche pour créer la discussion...
Elle: "Photo?"
Flo: "no, no!"
La tisseuse arrête directement son travail et tourne la tête.
Elle attendra l'arrivée de touristes plus zélés pour reprendre son "travail", pour une photo et quelques Soles...

photo de la si yen a ....

Nous visitons les deux sites qui, avec Cuzco, formaient le coeur de la civilisation perdue, Pisac et Ollantaytambo.
Visites chronométrées... mais qui resteront tout de même gravées dans nos mémoires. Les cités incas font honneur a leur réputation.

Les ruines de Pisac d'abord, perchée a flanc de montagne, au croisement de la Vallée Sacrée et du col de Cuzco. Ce qui marque tout de suite le visiteur, se sont les immenses terrasses qui barrent le paysage. Ces espaces cultivable, forment des lignes complexes et inalterables.
Petite surprise a la péruvienne cependant, l'entrée n'est pas comprise dans le "tour", coûte 45 sols et est obligatoire.


En haut, les temples, qui se distinguent pas la qualité des pierres, lisses, polies et parfaitement ajustée. La légende dit que l'on ne peut y passer pas même un aiguille. C'est en ces lieux dit-on qu'a eu lieu la dermière cérémonie Inca vu par des Blancs...


Le temple du soleil porte en son centre l'Intiwatana, la pierre sacrée base de l'astronomie Inca. Il est situé a 3500m, soit la même altitude des temples de Cuzco et Ollantaytambo... et a l'exacte même distance. Si bien que la position des trois pierres forme un triangle equilatéral parfait...
Un des nombreux prodiges d'une civilisation dont nous ne connaissons que le 10eme.

Mais trève de rêverie, il faut monter dans le bus qui nous attend a peine... direction Ollantaytambo.

Nous nous arretons pour manger... deuxième surprise, le repas est pas compris et coûte 50 bols... (12€, plus cher qu'une nuit d'hotel pour 2...). On s'est encore bien fait enfler, Flo est au bord de l'explosion.... nous payons, et reprenons le bus.
Entre temps, un commercial monte dans le car pur nous vendre des DVDs relatifs au sites visités...

Ollantaytambo donc, ville-citadelle dont la vue imprenable permettait la surveillance de la vallée. La visite se fait comme toujours, a bonne vitesse.

En haut 6 monolites de plusieurs tonnes chacun... hisé ici on ne sait comment par un peuple qui n'utilisait pas la roue...
En face dans la roche, on devine un visage, celui de l'Inca Pachacútec*.
Le jour du solstice d'hiver, la constelation du Puma apparait pour horné son front de ses septs étoiles...
A coté des greniers. Le vent venant directement du mont le plus proche s'engoufre entre les montagnes et crée un réfrigirateur naturel pour le stockage du grain.
Il a aussi pour effet de balayer le site de bas en haut, ce qui fait virvolter autour de nous les plantes au vent, le soleil tombe et eclair de sa lumière rouge les particules pour donner au site un aspect féerique...




La journée touche à sa fin.
Le groupe du Bus s'en va rejoindre le car et nous quitte enfin.
Nous apprecions le coucher de soleil sur les ruines qui sont maintenant quasiment vide en cette fin de journée. Les yeux plongeant dans la vallée, nous observons l'eternité.


Un gardien vient a notre rencontre, commente la situation stratégique de notre point de vue avec un français hésitant et étonnamment juste.
"Mais allons voir ce qu'il en est du temple, non? ."

Ainsi ce guide improvisé et, pour la première fois depuis un bon moment au Pérou, gratuit, nous fera découvrir nombreuses autres particularités du sites... Beaucoup d'explications que notre precédent guide "du tour" nous avaient présentées comme "mysterieuses et inconnues".

L'arrangement des pierres,
"On dit que les dannois ont inventé le LEGO mais c'est faux!",
comment elles étaient travaillées,
"regardez, mettez votre mains là, en dessous",
les sigles de la Trinité,
"Alors là c'est le signe du Puma, là du Condor, et là du Serpent, c'est la trilogie Inca, tiens, et y'a combien de pierres là?..."
...


Nous prendrons le train tard dans la nuit, pour rejoindre Aguas Caliente, dernière étape avant le mytique Macchu Picchu...


Le voyage réserve bien des surprises pour nos vaillants "globe trotters". Mais il leurs reste encore beaucoup a découvrir sur les merveilles de ce continent, et atteindre la citée sacrée de Macchu Picchu et les rives du légendaire lac Titi Caca. La suite de leurs zaventures dans:
Au Pays des Incas - III: De Pierres et d'Eau


*Cusco du quechua "Qusqu" qui signifie nombril. Les Incas pensaient que le nombril est le centre de toute vie, et Cuzco était pour eux l'ombilic du monde. Brusquement tirée de l'oubli par la découverte de Macchu Picchu en 1911, c'est aujourd'hui une véritable capitale touristique, point de départ de toutes les excursions vers la vallée sacrée et porte d'accès à l' Amazonie.

* Maté : au Pérou et Bolivie veut dire seulement infusion (de hyerba Luisa, camomille...). En Argentine, Chili, Brésil, Paraguay et Uruguay le Maté est une infusion de la Yerba Maté, boisson stimulante aux effets proche du café et du thé. Le Maté est aussi toute une institution : il se prépare selon un rituel traditionnel et c'est surtout l'occasion de se réunir et de partager ladite boisson entre amis/famille.

*Pachacútec: Petit rappel, les Incas étaient les castes dirigentes, la monarchie du coin. Et non pas le "peuple" comme on l'utilise abusivement (je dois bien faire la bourde 5/6 fois dans mon texte).

mercredi 5 novembre 2008

Au pays des Incas - Episode I : Premiers Pas

Por fin, le récit des vacances tant attendu que nous vous diffuserons en plusieurs épisodes...

Dans ce premier épisode, nos deux voyageurs vous emmenerons à Buenos Aires et Lima la grise, au coeur des mégapoles sud-américaines...


Le 26 septembre dernier, le voyage pour 3 semaines commençait.

Départ d'Asunción pour Lima en passant par Buenos Aires... parce que c'est joli... (Pilou: et qu'on avait pas le choix) ça a fait mal à notre indice carbone respectif, mais ça nous a permis de passer une nuit dans la capitale argentine.

Nous sautons dans un taxi, espérant trouver un logement malgré l'heure tardive.
L'autoroute qui relie l'aéroport au centre s'est creusé un passage entre les immeubles on ne peut plus proches du trafic incessant... c'est effrayant et pire que l'A43 à l'entrée de Lyon...
Mais il est déjà tard, les auberges de jeunesses son pleines et nous trouvons refuge à l'Hotel Uruguay, près de la fameuse Avenida 9 de Julio. Un monsieur un peu bourru et très fatigué nous acceuil - il est déjà minuit.


Nous partons à la recherche d'un bar pour nous degourdir les jambes et profiter du peut de temps en ville.
Premier essai dans le fameux café Tortoni qui fleur bon le 18eme siecle, un peu trop froid pour Pierro (que des vieux :p) ,..

Nous continuons nos recherches malgré leur tardive. Un bar nous ouvre finalement ses portes. Ambiance "gothique", piercing et peinture gris/noir, c'est fou comme la mode n'a pas de frontières...
La bière du pays est bonne, et l'ambiance pas si mal. Mais déjà morphée nous appel...

La pause s'impose...

Le lendemain nous profitons de notre temps libre pour faire un tour de la capitale : Avenida 9 de Julio, Casa Rosada (Palais de la présidence), el Rio de la Plata, le port, le parc naturel sur la côte...
L'ancien port réaménagé, ambiance building et rameurs...

Le monde est à toi.

Le Parc Naturel de Buenos Aires

Il y a comme un goût d'occident dans ces avenues sans fin parcourues de jeunes a la mode...
Une grande rue piétonne et, Youpi! nous tombons sur une démonstration de tango toujours aussi sensuel !Mais il est déjà l'heure de retourner à l'aéroport pour rejoindre Lima.

Lima la grise*

Arrivée à l'aéroport, Perou nous voici!
Nous n'avons que des guaraníes en poche et décidons de les changer...

"Des guaraníes, mais c'est de quel pays ??"
nous demande l'agente de change. Le Paraguay c'est pourtant pas si loin! Bref, nous sortons de cette affaire bredouilles; et oui, les guaraníes ça vaut rien et du coup ça n'intéressent personne. Petite piqûre de rappel!

Nous sortons de l'aéroport a la recherche d'un Taxi . Les prix varient de 50 dolars à 45 soles*... Le moins cher se trouve en fait une voiture privée un peu cabossée et sans enseigne, direction Miraflores, un quartier de la capitale près du Pacifique... Le chauffeur roule à fond les ballons et nous propose 5 ou 6 fois un hotel "très bien, pas cher". Ca sent le vieux plan et nous avions deja reservés une pension "conseillée par le Lonely Planet", la Pension José Luis.

En fait, la réservation n'avait pas été faite et nous héritons de la dernière "habitación matrimonial" qu'il reste...
Ça sent le renfermé, ya de la poussiere de partout, des trous dans le plafond et la salle de bains "privé" n'en a que le nom... moyen pour 70 soles (Pilou: j'ai éternué toute la nuit, pension de m....).
On nous promet une meilleure chambre pour le lendemain... qui s'averera moins "ventilé" mais nettement plus humide. La pension est décidément aussi délabré que son proprietaire, vieux péruvien hérant dans les couloir de son hospedaje.

Nous perdons le peu de crédit qu'il nous restait pour les guides de voyage et fuyons vers une Auberge de Jeunesse.

Miraflores semble un quartier finalement très chic de Lima. Les grands building de verre et les Casino se succèdent, entrecoupés de magnifiques magasins d'artisanat pour touristes.
De multiples parapentes virevoltent près des falaises du Pacifique. Certains ont eu d'ailleurs du mal à retoucher terre, notamment un resté suspendu à un lampadaire...


Les jours suivants la mer a irrémédiablement appelé Pierre, puis moi-même. Nous avons alors gouté aux joies du surf sur les vagues du Pacifique... Grande première pour moi sur cette plage de galais et en combinaison dans de l'eau à 15°C. Ce fut fort en émotion!
(Pilou: Aaaaaaah on a surfé a Lima! quel bonheur mes amis! il a fallu pas mal motiver Flo mais pas de regrets... mais des courbatures.)

I've got to surfing...

Le centre de la ville est très beau.
Pour y accéder le moyens le plus populaire et un bus microscopique ou 15 personnes s'entasse plus ou moins facilement, il faut ajouter un crieur/contrôleur qui annonce le trajet à chaque arrêt où dès qu'il voit un petit attroupement de gens statiques au bord de la chaussée. Le tout a une vitesse digne d'un animateur radio brésilien un jour de foot.
La conduite se fait au klaxon et au culot, les embouteillages de la mégapole n'en sont que plus fous.

video Lima:bus bientôt

Nous déscendons sur une des principales rues de l'hypercentre.
Les discothèques se succèdent. À l'entrée : des prostituées. Dans la rue piétonne on nous proposera toute sortes de produits plus ou moins licite... ambiance "bas-fond" assurée!
Nous trouvons difficilement un endroit où nous restaurer en cette heure tardive, ce sera un bar miteux aux Pizzas louches et aux blattes accueillantes, accompagnées d'un bon pisco saour*.
Des enfants passent régulièrement nous proposer toute sorte de sucreries , ils travaillent de 9h à 24h (dixit eux même)...

A côté de nous un couple de péruvien avec qui nous discutons. Comme nos sacs n'étaient pas assez près de nous (soit a plus de 20 cm...) la fille ne cesse de nous répéter:
"faites attention à vos affaires... Les péruviens ne sont pas tous comme nous..."
Par la suite nous aurons beaucoup entendu cette phrase, dans le bus " soyez vigilant sur les prix du bus!", dans la rue "pas par la c'est dangereux", etc...
Les péruviens ne semblent pas se porter une grande confiance respective. On à même vu un contrôleur tenter de faire payer le double du prix a une maman passagère... Ça nous change du Paraguay où la confiance et la solidarité semblent régner et où personne n'essaye de s'entuber. Bienvenus au Pérou...

Les péruviens ont le Pisco léger et nous rentrons un rien émechés!



Puis enfin vint le 1er Octobre, premier jour de fête dédiée au Señor de los Milagros*, but de notre longue halte a Lima!
Nous nous apprêtons à voir la procession connue la plus importante d'Amérique latine.
Las! c'était le samedi qui suivait... grosse déception vu que nous étions restés à Lima un peu pour ça... notre avion pour Cusco part le lendemain, ça sera pour une autre fois.

Entre temps nous faisons des rencontres sympas avec des canadiens, israéliens, anglaises, un haïtien, un indien et un Croate (Pilou: l'occasion pour moi de sortir les quelques phrases apris avec les éclé dans ce si beau pays, "pupuchi mi kouratz" a rencontré un franc succés). Ca parle fort et ca bois beaucoup, Ah! la magie des auberges de jeunesse!

A la pension José Luis, 2 dames qui tiennent une "agence de voyage" nous donnent des conseils pour la suite de notre voyage (de Cusco à Arequipa) et nous proposent de tout prendre en charge pour quelque 340 dolars... un peu cher mais plus pratique et correspondant à ce que nous allions faire de toute façon. Nous contractons...

Nos jeunes amis ont-ils bien fait de suivre les conseils d'une agence de voyage rompue au libéralisme galopant du tourisme international ? Ou n'est ce qu'un piège tendu par le machiavélic Mendossa pour les empêcher de découvrir les citées d'or??? Vous le saurez dans:
Au Pays des Incas Episode II, Le Coeur des Andes.

*Soles : c'est de quel pays encore ? à oui, du Pérou. 1 euro = 4 soles

*Pisco Saour : cocktail à base de Pisco (marc de raisin) + citron + blanc d'oeuf... de la balle mais attention ne pas en boire + de 2 à la suite car ça fait vite effet... ça doit être l'oeuf...

*Lima la grise: Non que lui donne les locaux, la raison est simple, il fait gris, toujours. L'océan semble directement responsable mais ca ne m'étonnerais pas que la pollution y soit aussi pour quelque-chose.

*Señor de los Milagros : Au milieu du XVII siècle, une image du Christ sur la Croix fut peinte par un esclave angolais dans le sanctuaire de Las Nazarenas à Lima. La communauté angolaise avait l'habitude de se réunir devant des images pour rendre culte. L'Église réproba cette pratique religieuse et ordonna que l'on fasse disparaître l'image en la repeignant de blanc. Mais les peintres successifs désignés pour cette tâche, une fois devant ladite image, se sont trouvés dans l'incapacité de la toucher, comme si une force leur en empêchait. Puis comme le mur peint à résisté à 2 séïsmes dont le plus fort fut le dernier en 1746, des jours de culte festifs lui ont été dédicacés. Le premier samedi d'octobre, jour de la procession, est le jour le + important.