mercredi 20 mai 2009

Pas seul.

Je déscends de mon bus, tout crevé que je suis par mes récentes mésaventures (voir: Tout au Nord). Il me reste encore beaucoup de kilomètre a faire pour retourner au Sud...
Un vieux m'aborde, persuadé que je suis Chilien (il faut dire que j'ai bien pris le look!), et déblaterre sur le "gringo" a côté.
Mon voisin est en effet grand, blond, a la peau bien blanche et aux yeux bleus... lui, c'est sûr, il ne passera jamais a " trav' ". Et à entendre son accent, pas de doute il est francais!

Alain voyage aussi en Amérique du Sud depuis des lustres. Je lui fais découvrir le peu que je connais d'Arica, on discute... C'est fou comme on se rapproche plus vite de ses compatriotes à 10.000 km de chez soi!

Alain a rencontré un Chilienne qu'il est venu rejoindre, ils partent ensemble a Iquique avec une voiture louée. Le skouateur que je suis jamais ne laisserais passer une occasion pareille "Il reste une place?"

C'est parti pour 3 jours de totale découverte du "Norte Grande". A fond le 4x4*.

Premier arrêt: les plateaux d'Arica hostiles et arrides, des paysages dignes de Mars. C'est ici, selon les indiens, que résidaient les portes pour les autres dimensions du monde. Et on comprend pourquoi...

Nous continuons la route jusqu'à Pisagua. Le port a connu ses heures de gloires a l'époque du Salitre, aujourd'hui c'est une ville fantôme de 300 habitants.
C'est ici que je commence a toucher a la véritable âme des côtes du nord. Ces paysages sauvages et ravagés, au tailles inhumaines ou l'homme a cherché le succés et en a payé le prix.
Nous passons deux nuits dans les ruines d'une époque.

Pisagua 1890
Pisagua 2009
Le petit port de pêche, principale ressource du village.
Un peu plus loin, le cimetière abandonné. Nombreuses tombes sont aux noms des Anglais et Chinois qui occupaient la zone à la grande époque du salpêtre.
Nous partons au long des côtes, et tombons sur les nombreuses traces de vie des anciens occupants, des plus anciens aux plus récents, dans un paysage martien et disproportionné.

Paysages martiens...
Paysages disproportionnés...
C'est ici, entre les roches coupantes de la côte et sous le soleil brûlant que travaillaient plusieurs centaines d'esclaves chinois, amené par les puissants propriétaires anglais. On y extrayait le guano. Le caca d'oiseaux s'acumule en effet durant des milléaire sur les côtes, jusqu'a formé des couches de plusieurs mêtres d'épaisseur. Les propriètés du guano son nombreuses, c'est par exemple un excellent engrais. Avec l'arrivé des engrais chimiques, son exploitation est complètement tombée en désuétude.
Pas loin, les loups de mers vivent en paix enfin débarasés de l'activitée humaine. Ils profitent, commes les nombreux oiseaux, de l'abondance de poissons et du faible nombre de prédateurs.
Nous tombons sur une gigantesque colonie qui s'amuse dans les vagues et les piscines naturelles...
Malheureusemt notre arrivée ne passe pas inapercue!


Nous continuons notre route le long des déserts d'Atacama et de ses géogliphes. En route pour Yellow Stone, la mine fantôme...












Le Géant d'Atacama, un des plus grand géogliphes du monde, on ne sait pas encore exactement ce que représente cet humanoide de 115mètres.



Plus bas dans la vallée, une autre grande relique de l'age d'or du salpêtre,
Humberstone, ancienne mine de salpêtre qui vous transporte 100 ans en arrière.
Plus de 300 habitations, un complexe minier et administratif abandonné, avec piscine, cinéma, marché...
Ce qui était une "ville modèle" est aujourd'hui balayée par les vents et rongé par la rouille, figée dans le temps.
La rouille, partout.Nous naviguons dans les vestiges . Un reste de pancarte, un poster noir et blanc d'une Pin-Up, un graphophone abandonné se font l'écho des vies passées.

Voilà, il manque quelques kilomètres jusqu'à Iquique. Je guide mes hôtes dans la ville pour les laisser enfin vivre leur rencontre en paix :D

Me voilà de retour dans la plus grande station balnéaire du Chili, pour plus de temps que je ne le pensais...

*A fond le 4.4: de quoi me faire griller auprès de la moitié de mes potes... oui l'Amérique Latine mérite d'avoir son propre moyen de locomotion. Les coins perdus ne sont pas du tout déservis, les routes sont pourries, etc... voilà, j'assume, et si c'était à refaire, j'achèterais une moto/camionette/tracteur dés le début de mon voyage. Pardon mère nature, j'irai planter des arbres comme Yann Arthus Bertrand.





L'abum Pas seul

Aucun commentaire: